l’immobilier a l’ère du digital :
Le secteur de l’immobilier a toujours été au centre des intérêts vu son importance. A Alger, il n’y a pas eu beaucoup de changements au niveau des prix ces derniers temps. C’est en tout cas ce que les spécialités du domaine nous ont révélé, mais aussi ce que nous avons constaté lors de l’enquête que nous avons réalisée.
Dans la capitale, la ville la plus peuplée du pays, le prix du mètre carré varie d’un quartier à un autre, seulement il n’y a pas eu de hausse ni de baisse malgré tous les événements qui se sont succédé. À l’origine de cette stagnation, on peut penser à la pandémie de Covid qui n’épargne aucun secteur, mais les professionnels évoquent surtout la crise financière qui a secoué le pays.
«Pas de changement au niveau des prix entre 2020 et 2021»
Afin d’y voir plus clair, nous nous sommes rendus dans l’une des agences immobilières les plus réputées de Dely Ibrahim, une commune dans la banlieue ouest de la capitale. Reçu en début d’après-midi par le propriétaire, ce dernier, dans le domaine depuis plus d’une quinzaine d’années, nous a dit à ce sujet : «Pour être franc, il n’y a plus une forte demande. Elle l’a été par le passé, mais ce n’est plus le cas actuellement. Les appartements en vente sont disponibles mais pour diverses raisons les transactions ne se font que rarement. Chez nous, à l’agence, nous avons nos clients mais ce qui marche le plus, c’est la location. On est plus sollicités pour des locations que pour des ventes de terrains ou d’appartements. Pour ce qui est des prix, ils n’ont pas beaucoup bougé. D’ailleurs, je peux même vous affirmer qu’il n’y a eu aucun changement entre ceux de 2020 et ceux de l’année 2021 qui approche à sa fin. Le prix du mètre carré à Hydra, Staoueli, Ben Aknoun, Ouled Fayet ou Birtouta est toujours au niveau de ce qu’il était avant le début de la crise sanitaire en Algérie. La Covid-19 n’a rien changé à la donne, je pense que s’il y a une stagnation, c’est plutôt pour d’autres raisons.» Ces prix diffèrent bien sûr d’un quartier à l’autre. A Staoueli, il est évalué à 220.000 DA le mètre carré. A Ouled Fayet, le prix augmente un petit peu pour atteindre les 230.000 DA, voire 250.000DA. Les prix les plus élevés sont enregistrés à Hydra, Ben Aknoun, Dely Ibrahim et Chéraga, ils atteignent 400.000 DA, 500.000 DA. À Birtouta, les prix oscillent souvent entre 70.000 DA et 80.000 DA. Notre interlocuteur nous a également précisé que les prix peuvent changer selon la situation juridique et la façade de l’appartement ou du terrain. Ces deux options sont à prendre en considération et peuvent hausser le prix du bien ou le faire chuter mais pas d’une grosse somme.
«Les prix des loyers ont baissé mais restent élevés»
Selon les estimations de la Caisse nationale du logement il y a quelques mois, le prix de cession moyen du mètre carré au niveau de la wilaya d’Alger est estimé à 200.278 dinars (DA) alors que le prix moyen des loyers est évalué à 626 DA/m2. Selon les informations que nous avons pu obtenir, les prix de la location ont baissé mais ils restent tout de même élevés. Par ailleurs, la CNL a levé le voile sur les tarifs de locations au niveau des autres wilayas. Annaba, par exemple, enregistre un prix moyen de son parc locatif à 469 DA/m2, tandis que le loyer moyen à Oran est de 597 DA/m2. Ce chiffre est de 328 DA/m2 dans la wilaya de Constantine et de 457 DA/m2 dans la wilaya d’Ouargla.
AADL, LPP et promotions immobilières : les autres raisons de la stagnation
L’AADL a lancé son premier programme en 2001-2002. Depuis, il y a eu un second, celui de 2013. Il y a eu aussi le lancement d’autres programmes tels que le LSP et le LPP en attendant qu’un coup d’accélérateur soit donné au LPA. Les citoyens ont préféré se tourner vers ces projets plutôt que de payer de grosses sommes pour acheter un appartement. La présence de plusieurs promoteurs immobiliers a fait aussi que les gens ne passent plus par les agences. Le gérant d’une autre l’agence que nous avons visitée à Dely Ibrahim nous l’a confirmé : «Aujourd’hui, beaucoup de personnes se sont inscrites dans les programmes AADL, LPP ou LSP. Depuis plusieurs années, des logements ont été réceptionnés par les souscripteurs, c’est peut-être pour ca qu’il n’y a pas beaucoup de ventes et d’achats. De nos jours, il y a les promotions immobilières. Certaines ne sont pas à la portée de tout le monde. Les prix sont exorbitants, mais en même temps, certains présentent des meilleures offres que d’autres. Acheter un appartement sur plan peut vous revenir beaucoup moins cher que de l’acheter clé en mains.» Et de conclure : «Il y a même des promoteurs qui acceptent de vendre sans apport initial si le client peut obtenir un crédit bancaire. Pour certains, c’est une bonne alternative pour avoir leur propre appartement et beaucoup se tournent de nos jours vers les banques afin d’entamer la procédure pour l’acquisition d’un bien.»
Crédit bancaire, l’autre solution
Parmi les banques qui accordent des crédits pour leurs clients afin que ces derniers puissent acquérir des biens immobiliers, nous pouvons citer Al Salam Bank. Nous nous sommes rendus donc au niveau de leur agence qui se situe à Dely Ibrahim. Une des chargées de la clientèle nous a affirmé que leur banque propose plusieurs offres et pas seulement pour acheter un appartement puisque même ceux qui veulent aménager leur logement auront droit à un crédit bancaire. A ce sujet, elle nous a déclaré : «Nous disposons de plusieurs offres qui concernent l’AADL, le LPP ou le LSP, tout dépend de ce que nos clients veulent. Nous sommes prêts à les accompagner dans n’importe quel projet immobilier. Par exemple, la banque peut racheter un appartement et le client le payera mensuellement par tranches. Même le côté religieux nous ne l’avons pas négligé et nous l’avons pris en considération.» Pour bénéficier d’un crédit, notre interlocutrice nous a dit : «Le client doit remplir certains critères. On étudie ses revenus. Ce qu’il doit rembourser mensuellement ne doit pas dépasser 35% de son salaire sauf si ce dernier est de 100.000 DA ou plus. Là, on peut aller à 50% et il aura donc droit à une plus grande somme pour acheter un bien immobilier. Il faut savoir aussi que l’âge du demandeur du prêt est important, nous faisons des prêts qui peuvent s’étaler sur 25 ans donc il peut jouer un rôle.».
F. C.